Sous l'œil du Prince

 

 

 Sous l'œil du prince

 

   Dans cette rubrique, pas une critique traditionnelle ou conventionnelle !
  Je ne citerai que les spectacles qui m'ont ravi, enchanté, surpris, passionné.

  A chacun d'eux : 1 à 5 sourires : 

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Orchestre National du capitole de Toulouse
Ibos (65),
Le Parvis
20 heures 30,
Samedi 11 janvier 2020

   L’Orchestre National du Capitole de Toulouse, le chef d’orchestre Josep Pons et le pianiste Javier Perianes proposent un programme somptueux aux accents espagnols, reliant par-delà les Pyrénées des pièces majeures de Maurice Ravel et Manuel de Falla. Cela fait quelques saisons déjà que le chef d’orchestre espagnol Josep Pons, actuel directeur musical du fameux Liceu – l’opéra de Barcelone – et l’Orchestre National du Capitole de Toulouse ont noué une véritable complicité au travers d’un répertoire symphonique abordant à peu près toutes les époques et les styles. C’est donc un plaisir que de les accueillir ensemble au Parvis cette saison, qui plus est avec un programme brillant et emblématique, puisqu’il réunit symboliquement les deux versants des Pyrénées.

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Maurice Ravel, comme tous les compositeurs de son temps, a été fasciné par l’Espagne. Mais au contraire de Bizet qui y a puisé une forme d’exotisme, Ravel est né aux portes de l’Espagne, il a souvent séjourné à Saint-Jean-de-Luz et sa musique en a toujours été profondément influencée. Alborada del Gracioso et la Rapsodie espagnole en sont les témoignages les plus éclatants. Manuel de Falla est de la même génération que Ravel et l’un des compositeurs espagnols les plus importants. Le Tricorne est une musique de ballet riche en thèmes andalous et rythmes de danses populaires, traités dans une écriture instrumentale somptueuse et raffinée. Mais le moment clé de ce concert sera certainement le Concerto en sol de Maurice Ravel. Malgré sa grande simplicité apparente, l’œuvre alterne éclats brillants, traits d’humour et profonde nostalgie. Le second mouvement avec son doux balancement a beaucoup fait pour le succès de l’œuvre et reste comme un des sommets de la musique pour piano et orchestre. L’œuvre est métissée d’arabesques hispanisantes et de touches de jazz, qui permettent au soliste une grande liberté de ton. Javier Perianes est aujourd’hui l’un des interprètes les plus attachants et les plus troublants de ce concerto. Sous ses doigts naît un monde frémissant qui ne connaît que la courbe et la nuance. Sachant que chef et soliste ont souvent partagé les concerts et que Ravel fut souvent à l’affiche, nul doute que cette soirée marquera la saison musicale…

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Como Mamas
Ibos (65),
Le Parvis
20 heures 30,
Samedi 7 décembre 2019
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   Le gospel des Como Mamas, c’est la bande-son du sud des Etats-Unis, celui qui a été marqué par l’esclavage et la ségrégation. C’est la ferveur des chants et un groove inépuisable qui invitent à la danse et à la transe. 

   Como mamas

   Bienvenue dans le deep south delta, le delta du Mississipi, dans un village nommé Como. Là, deux sœurs flanquées de leur cousine chantent le Seigneur chaque dimanche à l’église et s’imaginent faire des carrières de chanteuses. Mais rien ne se passe et ce n’est que bien plus tard qu’un ingénieur du son en quête d’histoires de musiques noires les découvre et les enregistre dans l’église paroissiale. Il suffit ensuite d’une apparition dans le mythique Apollo Theater de Harlem pour que les « Mamas de Como » deviennent en très peu de temps l’une des meilleures formations de gospel outre-Atlantique. Mais de quel gospel parle-t-on ? Pas de celui qui s’appuie sur des formations chorales costumées et enfiévrées. Le gospel des Como Mamas est imprégné de la moiteur du sud des Etats-Unis, c’est un retour aux sources les plus limpides de la musique noire américaine : le negro spiritual, cette complainte entonnée par les esclaves dans les champs de coton. Quoi qu’il arrive ce sont leurs voix qui fixent le cap et les musiciens qui les accompagnent ont l’humilité de leur emboîter le pas. Parce qu’accompagner les Como Mamas, c’est renoncer au morceau de bravoure. Pas de solo ni d’envolées lyrique, mais le respect d’une trame modeste et immuable, une voix principale, comme un prêche continu, et des chœurs qui lui répondent. Le tout avec des voix chaudes et graves et des roulements de basses dignes d’un Louis Armstrong ou d’une Ella Fitzgerald. On saisit alors à rebours l’histoire de la musique noire américaine. Comment elle a engendré le blues, la soul, le rap, le slam. Juste au travers de cette transe irrésistible qui ne cesse de monter tout au long du concert, qui raconte autant la foi inébranlable que la lutte pour les droits civiques. À coup sûr, c’est une résistance autant qu’un refuge !

 

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The Falling Stardust
Ibos (65),
Le Parvis
20 heures 30,
Jeudi 14 novembre 2019
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   Avec cette pièce pour neuf danseurs, Amala Dianor change d’échelle et intègre la danse classique dans son melting pot chorégraphique. Ses interprètes virtuoses dans les danses classique et contemporaine se risquent ensemble vers des galaxies méconnues de nos arts.

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   La formation même du danseur hip hop Amala Dianor semble le conduire naturellement à vouloir mêler diverses formes de danses puisqu’il a suivi le cursus du Centre National de Danse Contemporaine d’Angers et qu’il a été l’interprète de chorégraphes aux univers très différents (hip hop, néo-classique, contemporain et afro-contemporain). Mais sa proposition, en tant que chorégraphe, va au-delà d’un partage de techniques. Il s’agit d’en digérer l’ensemble, de les fondre, de faire son miel de l’altérité. Les images qui sont les siennes à ce sujet rivalisent de puissance : « Lutter contre une technique étrangère pour mieux capter la nature humaine », « dealer avec l’inconnu », « aller dans la partie privée de l’autre », « s’engouffrer dans les remparts invisibles de chacun ».


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   C’est la première fois qu’Amala Dianor travaille avec autant de danseurs et une si grande équipe technique et artistique (scénographe, créateur lumière, créateur musique et régisseur plateau), et qu’il s’appuie sur les compétences de danseurs formés au sein du CNDC et des Conservatoires de danse de Paris et de Lyon. Il ne les connaissait pas et les a auditionnés, en quête de personnalités singulières qui expriment leur individualité sur scène. Il les a voulus divers quant à leur technique première affirmée : « Je jonglerai d’une esthétique à une autre sans que l’une soit plus prégnante que l’autre, la guidant vers une nouvelle danse inspirée d’une technique inscrite dans le paysage chorégraphique pour glisser vers une autre nourrie d’influences métissées. Je souhaite amener les danseurs de ballet, maîtres du pur mouvement classique, à se risquer sur un terrain où la rencontre avec mon travail les conduira vers une fragilité qui sera la force et l’intérêt de la rencontre.»

   Gage est d’imaginer que le public sera bien inondé d’une poussière d’étoiles plus scintillantes les unes que les autres.

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Orchestre National de Bordeaux Aquitaine,
Ibos (65),
Le Parvis
16 heures,
Mercredi 6 octobre 
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   Le Parvis, Ibos, le dimanche 6 octobre 2019, 16 heures : Orchestre National de Bordeaux Aquitaine, Direction Paul Daniel, Piano Simon Graichy. Au programme : Gershwin/Elgar.
   Un concert merveilleux, sublime...
   Surnommé la rock star du piano, le virtuose franco-libanais-mexicain Simon Ghraichy bouscule les codes du piano classique. Avec l’Orchestre National Bordeaux Aquitaine et son directeur musical Paul Daniel, il joue la fameuse Rhapsody in blue, première œuvre à plonger l’orchestre dans le jazz.
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Lorsque George Gershwin apparaît dans le paysage musical occidental, celui-ci est en plein bouleversement. Est-ce alors le jazz qui aspire à une notabilité ou la musique classique qui cherche à s’encanailler ? Le compositeur américain parvient avec Rhapsody in blue à une synthèse de génie qui, malgré les polémiques à sa création, demeure aujourd’hui comme l’une des pièces majeures du XXe siècle. Elle s’impose au répertoire des pianistes et des orchestres, et chaque génération d’interprètes en renouvelle depuis la lecture. C’est le cas du pianiste pour le moins atypique qu’est Simon Ghraichy. Ce Libanais de naissance, Mexicain d’ascendance et Français d’adoption porte en lui les ponts entre les cultures, le goût des audaces qui lui permettent de révéler des facettes et des angles nouveaux dans la musique de Gershwin. « Gershwin, les Etats-Unis et New York, c’est une histoire d’amour qui dure depuis longtemps » dit le jeune pianiste, « J’ai beaucoup vécu là-bas, où j’ai eu tout de suite des opportunités professionnelles, avant même de faire mes débuts en France ». Car outre la prestigieuse salle du Carnegie Hall, le virtuose a à son actif d’autres salles de concert de renom comme le Théâtre des Champs-Elysées à Paris ou la Philharmonie de Berlin. Pour faire bonne mesure, pianiste et orchestre ont décidé de présenter également lors de ce concert la seconde Rhapsodie du compositeur américain, tout aussi riche en énergie et en swing.


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La deuxième partie du programme reste en ce début de XXe siècle avec les 14 Variations Enigma du compositeur britannique Edward Elgar, dont la neuvième, Nimrod, est particulièrement célèbre.

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Avishaï Cohen Trio,
Marciac (32),
JIM,
23 heures,
Mercredi 7 août 2019
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   Depuis que les contrebassistes ont trouvé légitime de mener leur propre groupe avec des musiciens jouant au pas de leur dum-dum et de leurs soli, quelques fortes personnalités se sont imposées.
   Avishai Cohen a creusé là où personne n’avait eu l’idée de le faire : restituant une partie de ses racines israéliennes en les embellissant de sa voix légère, il a créé une forme de jazz des frontières et des traditions, mêlant chants, groove, virtuosité, projetant au-devant de la scène le grave mélodique que sa contrebasse relie à la terre de ses ancêtres.

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Elchin Shirinov piano
Avishai Cohen contrebasse, voix
Noam David batterie

www.avishaicohen.fr

Mainhttps://www.youtube.com/watch?v=_pJF0vORTz0

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Winton Marsalis plays Dizzy Gillepsie et Charlie Parker's Music,
Et invite Véronica Swift, vocal,
Marciac (32),
JIM,
23 heures,
Vendredi 26 juillet 2019
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   Wynton Marsalis sait que, plus d’un quart de siècle après son premier concert au village, on ne lui pardonnera pas la redite. D’où vient cette permanence dans ses choix esthétiques (un néo-classicisme dont le sens du risque, bien réel, se cache dans les détails) qui n’entraîne aucun sentiment de déjà vu ? C’est que la machine dont il est le mécanicien en chef est en soi un objet d’admiration, qu’elle n’offre jamais la même ritournelle et qu’au moment du solo, le public redécouvre le sens profond de cette musique, sans patronage, sans mode d’emploi, sans explication de texte.

Wynton Marsalis trompette
Walter Blanding Jr tenor
Dan Nimmer piano
Carlos Henriquez contrebasse
Ali Jackson batterie
Véronica Swift voix


Jazz in marciac m156917
wyntonmarsalis.org

Main https://www.youtube.com/watch?time_continue=180&v=9RXs3sLqOWI
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Pierre PERRET,
Auch (32),
Circa,
21 heures,
mardi 11 juin 2019
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21h
Dôme de Gascogne - Allée des Arts - 32000 AUCH

84 ans au compteur, plus de 60 ans sur scène, Pierre Perret n’a rien perdu de sa verve ! L’engagement toujours à la boutonnière et l’humour comme frontière, le tout savamment orchestré par la maitrise du mot qu’on lui connait.

Chanteur et avant tout poète, Pierre Perret est un personnage à part dans la chanson française. Les jolies colonies de vacances, La cage aux oiseaux, Le Zizi… sont autant de chansons bien connues de l’artiste qui révèlent avec pertinence les lacunes d’une société agitée.
Suscitant le rire, exaltant les sentiments justes, il avance, témoin de son temps, sur une voie claire et sans compromission, excellant dans l’art du portrait, passant du récit taquin à la constatation acérée et au réquisitoire face aux comportements inconvenants.
Grâce à une écriture mordante, il chante avec précision les beautés, travers, plaisirs et indécences, balançant entre amuseur public et narrateur lettré.
Eclats de Voix est heureux de rendre hommage à ce poète, engagé et rieur, 18 ans après sa première venue au Festival.

CONCERT en partenariat avec AMNESTY INTERNATIONAL

"Humour Liberté", l’hommage de Pierre Perret à ses amis de Charlie Hebdo A 84 ans, Pierre Perret n’a pas dit son dernier mot ! L’auteur et interprète de "Lily" sort un nouvel album, "Humour Liberté", qui rend hommage à ses amis de Charlie Hebdo.

Douze titres qui balaient l’actualité avec ce regard si particulier, mélange d’engagement et d’humour bienveillant. Trois ans et demi. C’est le temps qu’il a fallu à Pierre Perret pour composer "Humour Liberté". Ce n’est pas l’inspiration qui lui manquait. "Il faut choisir : être Charlie ou être un barbare" Mais au lendemain des attentats qui ont touché ses amis de Charlie Hebdo et le public du Bataclan, le chanteur a eu besoin de temps pour trouver les mots justes. Cette exigence, Pierre Perret l’a toujours eue mais au regard de l’actualité, elle est devenue pour lui essentielle. "Ce qui s’est passé là est intolérable. J’ai voulu écrire une chanson qui témoigne du fait qu’il faut choisir : être Charlie ou être un barbare" confie t-il sur le plateau de France 3 Paris-Ile de France en évoquant la chanson éponyme de l’album "Humour Liberté". "Les émigrés" ou "Ma France à moi"

Dans ce nouvel opus, Pierre Perret alterne comme à son habitude titres graves et sujets plus légers, souvenirs d’enfance ("La communale", "Mémé Anna"). C’est sa marque de fabrique mais aussi selon lui "le reflet de la vie". Une vie où il aime faire rire et réfléchir, deux facettes indissociables chez lui. Car derrière son sourire d’éternel gamin et ses yeux pétillants, Pierre Perret cache un homme engagé et ça ne date pas d’hier : "Ca fait trente ans que ma chanson ’Lily’ est dans les livres d’école !" rappelle l’auteur de ce titre sorti en 1977 qui racontait le voyage et l’arrivée en France de Lily, une jeune émigrée venue de Somalie. Les années ont passé, la chanson n’a pas pris une ride et le sujet est hélas toujours d’actualité.

Alors Pierre Perret a repris sa plume et écrit "Les émigrés" ou "Ma France à moi" qui a fait l’objet de 45 versions avant de trouver la bonne !

 
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Maguy MARIN,
Ibos (65),
Le Parvis,
20 heures 30,
jeudi 11 avril 2019
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De cette performance d’une heure, nous sortons épuisés, lessivés et soulagés, tels des coureurs à la fin d’un parcours, de cette ligne de crête, tentant toujours de ne pas basculer dans l’un de ses versants.

Les reliques du capitalisme

Une fois installés, nous distinguons sur le plateau différents espaces cernés de plexiglas ; notre imaginaire commence à entrevoir des possibles, jusqu’au lancement de la bande-son, créée par Charlie Aubry, et de la lumière, conçue par Alexandre Béneteaud, qui installent alors instantanément l’atmosphère que nous devrons endurer. Ce sera un espace de travail rythmé par le bruit d’une photocopieuse et ses traits de lumière balayant le plateau.

Les six danseurs, aux visages inexpressifs, aux tailleurs ou costumes ajustés, apparaissent au compte-gouttes, branchés à leur téléphone. Ils commencent alors à trouver leur chemin dans les méandres du plateau pour apporter des objets de bureau au cœur de leur espace dédié. Cela devient par la suite un défilé, un déferlement, un ballet d’objets de toutes origines. Avec un plateau plus ou moins éclairé, une bande-son battant inlassablement le rythme et résonnant de plus en plus comme un ordre de marche, la pièce chorégraphique est déjà là – nous nous le disons au bout d’une vingtaine de minutes. Tout se joue alors ailleurs, dans de micro-détails, clins d’œil ou coups de pied à notre société de consommation.

En effet, probablement tous les vices et symboles se référant au capitalisme sont apportés, entassés, exposés sur le plateau du théâtre des Abbesses. La liste est longue ; il faut imaginer que ce plateau quasi nu en début de spectacle se remplit de toute part jusqu’à la fin, et ceci au gré des allers-retours des performeurs. Il y avait l’addiction aux smartphones, nous aurons l’addiction aux médicaments, à la « bouffe », à l’alcool et autres boissons, ou encore au sexe. Toutes les grandes marques sont représentées, de Nike à Coca-Cola, de Candia à Pom’potes, de Kronenbourg à Evian, et souvent en pack XXL. Les symboles de guerre, de vacances ou de fêtes telles que Noël sont distillés dans la nuée d’objets. Nous nous amusons et nous apprécions à noter le symbole RF (République Française) mis à l’envers ou une carte de l’Union européenne mise en évidence, puis ensevelie. Alors, avec cette profusion d’objets et de symboles, nous nous demandons où est la place du corps vivant.

Ligne de crete

Une chorégraphie à mi-chemin :

Alors que nos yeux observent ces marches, nous nous interrogeons sur la recherche chorégraphique de la pièce. Les allers-retours incessants font sans aucun doute partie intégrante de la performance tant ils sont structurés, pour réussir le défi de placer et d’entasser cet amas de reliques capitalistes. Au travers des marches, ici et là, une chorégraphie robotique à un, deux ou plusieurs danseurs, se dessine, succincte, parfois imperceptible. Des marques et gestes de névroses, telle une main grattant frénétiquement ou une autre tapotant inconsciemment, corps et buste, nous rappellent la folie supportée par nos corps. Nous restons cependant extérieurs ; nous ne sommes pas nous-mêmes pris dans cette aliénation dénoncée, peut-être seulement agacés. Les corps nous sont montrés uniquement assujettis à cette société de consommation : est-ce là leur unique destinée ?

Finalement, le souhait de Maguy Marin n’est-il pas de nous faire ressentir l’épuisement de cette société, l’épuisement des corps ? De nous faire ressentir ce rythme qui nous est imposé ? Ce pari est remporté : le coup porté à nos consciences est effectif. Nous sommes atteints.

Comment déplaçons-nous dès lors le curseur de la surconsommation ? Ce type de performance pourrait trouver sa place ailleurs, pour sensibiliser un autre public, pour mettre les grandes multinationales ou politiques en face de leurs responsabilités. Et cet acte ne pourrait-il pas être plus puissant en montrant la force de ces corps et leur sensibilité parmi ce monde inerte ? La danse ne pourrait-elle pas permettre de s’en émanciper et d’en briser les chaînes ? Cette performance créée par Maguy Marin laisse une sensation d’inachevé ; nous aurions aimé goûter à une autre libération que celle éprouvée uniquement par la fin du spectacle.

Vincent PAVAGEAU

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Charlélie Couture,
Marciac (32),
L'Astrada,
21 heures,
samedi 6 avril 2019

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   Après un exil volontaire aux Etats-Unis, le chanteur lorrain, poète, plasticien, sculpteur, photographe CharlElie Couture revient en France.
   Parti pour une Amérique où tout était possible si on avait du coeur à l'ouvrage, aujourd'hui, à 60 ans, sous la présidence de Trump, il quitte New-York. Le coeur n'y est plus. En 2017, il expose au Salon de la photo à Paris et à la Foire internationale de Montpellier. Le voici maintenant en tournée avec les chansons de son dernier album enregistré à Lafayette en Louisiane avec la fine fleur des musiciens cajuns. Un blues intense et profond qui exprime la quintessence de son art.

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Artistes :

  • CharlElie Couture (guitare, voix)
  • Karim Attoumane (guitare electrique)

  • Pierre Sangra (violon, banjo)

  • Mathieu Denis (basse)

  • Martin Mayer (batterie)

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Orchestre National Bordeaux Aquitaine
BACH / MENDELSSOHN MONTSALVATGE / BEETHOVEN
Dimanche 24 mars 2019 à 16h
Le Parvis - Ibos (65)

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   Affiche féminine, mais surtout prestigieuse que cette rencontre entre la cheffe américaine Karen Kamensek et la violoniste française Fanny Clamagirand, pour un concert placé sous le signe de Bach.

   Les deux musiciennes se retrouvent autour d’un programme embrassant plus de deux siècles et demi de musique autour de la figure de Bach en particulier. Le Prélude et fugue BWV 552 est l’un des plus importants que Bach a composé pour l’orgue. Sa structure polyphonique riche et complexe représentait un terrain de jeu idéal pour le transcripteur passionné qu’était Schönberg, au tournant du XXème siècle. Le résultat est d’une clarté et d’une transparence magistrale.       
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C’est avec la même rigueur, mais non sans humour, que le compositeur catalan Xavier Montsalvatge a soumis la fameuse Chaconne à une « désintégration morphologique ». Mendelssohn fut l’un des grands artisans de la redécouverte de Bach au XIXème siècle. Et c’est dans la ville de Leipzig, chère à Bach, que fut créé le concerto pour violon n°2, un sommet du romantisme musical par son incomparable richesse mélodique. La Symphonie n°8 de Beethoven qui clôt ce concert est un miracle de tension entre rigueur classique et exaltation romantique.
Originaire des Etats-Unis, Karen Kamensek dirige aussi bien l’opéra que les concerts symphoniques, dans une grande variété de répertoires. Une polyvalence qui lui permet de diriger autant les grandes symphonies de Mahler que les créations contemporaines. Elle est l’invitée régulière de grandes scènes d’opéra comme à Berlin, Hambourg, Vienne, San Francisco ou l’English National Opera, pour ne citer qu’elles, et dirige au concert de grandes formations comme la Philharmonie de Hambourg, la Real Filarmonia de Galicia ou l’Orchestre de la Radio de Vienne.
Fanny Clamagirand est une des jeunes virtuoses du violon. Son élégance, le brillant de son jeu, ses interprétations mêlant sensibilité et autorité ont été salués à plusieurs reprises par la critique. Lauréate des concours de Monte-Carlo et de Vienne, elle joue en soliste avec de nombreux orchestres, tels l’Orchestre Philharmonique de Vienne ou l’Orchestre National de France.

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